L’athlète français Muhammad Abdallah Kounta, qui a participé aux JO 2024, suspendu par la fédération d’athlétisme pour des messages haineux

Muhammad Abdallah Kounta, membre de l’équipe de France d’athlétisme lors des Jeux olympiques de Paris 2024, a été suspendu mercredi 14 août par sa fédération pour avoir publié et relayé sur les réseaux sociaux des propos incitant à la haine, visant notamment Israël.
« Le président de la Fédération française d’athlétisme [André Giraud] m’a confirmé avoir suspendu l’athlète, saisi le procureur de la République ainsi que la commission de discipline de la fédération », a fait savoir la ministre des sports démissionnaire, Amélie Oudéa-Castera, sur X. Elle a qualifié les messages et posts de l’athlète de « choquants » et d’« inadmissibles ». Des messages publiés ou relayés par M. Kounta, qui ont depuis été supprimés, ont été rediffusés sur X ces derniers jours.
« Ô les croyants ! Ne prenez pas pour alliés les juifs et les chrétiens ; ils sont alliés les uns des autres », écrivait-il en décembre 2021. Durant les Jeux olympiques – où il a notamment participé aux relais du 4 × 400 m, masculin et mixte – il ironisait notamment sur la sécurité qui entourait la délégation israélienne. « Au village olympique, tous les bâtiments étaient grands ouverts, tu pouvais rentrer comme tu voulais sauf un seul bâtiment surveillé par le GIGN. Je vous laisse deviner lequel », publiait-il.
Après avoir désactivé son compte X, Kounta l’a ensuite réactivé pour publier un message d’excuses où il se présente comme « Français, musulman et fier ». « Des personnes se sont amusées à fouiller dans mes tweets et à sortir certains de mes propos de leur contexte, en me créant une réputation d’anti-Blanc, d’anti-France, d’antisémite, et j’en passe », a déploré l’athlète. Dans son message, Muhammad Abdallah Kounta affirme qu’il s’« excuse sincèrement si des personnes se sont senties offensées ». « Je suis contre les génocides et toute forme de racisme ou d’injustice, et je pense ne pas avoir besoin de prouver à quel point j’aime mon pays », a-t-il poursuivi.
Contactée par l’Agence France-Presse, la Fédération française d’athlétisme ne s’est pas prononcée spécifiquement sur le cas Kounta mais sur « des déclarations de plusieurs athlètes de l’équipe de France à l’occasion des Jeux olympiques », en référence aussi aux messages à caractère homophobe, raciste et antisémite publiés il y a dix ans du demi-fondeur Hugo Hay, qui a lui aussi participé aux JO 2024.
« La Fédération rappelle à l’ensemble des athlètes de l’équipe de France que l’expression de leurs opinions personnelles ne doit en aucun cas mettre en péril l’unité de l’athlétisme français et de l’équipe de France, et doit respecter les valeurs républicaines », a-t-elle expliqué.
Le Monde avec AFP
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